Comprenne qui voudra ou qui pourra...

Pour les municipales, l’union se rêve à gauche

François Hollande souhaite le rassemblement de la majorité pour les municipales et les européennes. Ses partenaires sont sceptiques.

Ce n’est pas tous les jours que François Hollande revêt les habits de leader de la gauche, abandonnés lors de son entrée à l’Elysée. Le chef de l’Etat a choisi une interview, lundi dans Ouest France, pour s’adresser à tous les partenaires du PS. «La majorité doit s’organiser pour les prochains scrutins, notamment municipaux, pour partir rassemblée», assène-t-il.

Un message aux écologistes et radicaux qui assument la présence de certains des leurs au gouvernement alors que le Front de gauche s’est mis en marge en refusant d’y entrer, après les législatives.

La leçon de Villeneuve-sur-Lot

Le président de la République lance cet appel après avoir pris la mesure de la série de défaites de son camp depuis treize mois. Aucune des huit législatives partielles ne lui a souri, la gauche ayant même parfois été éliminée au premier tour, comme à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), il y a deux semaines.

Le PS avait alors fait d’EELV le premier responsable de son échec. «On n’a pas de raison de partir affaiblis à une élection. Quand elles sont difficiles, il faut se rassembler», expliquait Bruno Le Roux, patron des députés PS après le premier tour. Et ce proche du chef de l’Etat d’ajouter : «Aux municipales, la gauche ne doit pas disparaître d’un second tour. Il faut des listes d’union partout où nous le pouvons.»

Car le risque est grand, l’an prochain, de voir les municipales et plus encore les européennes, se transformer en vote sanction. Rien ne dit cependant qu’EELV se laissera convaincre facilement. «Avec tout le respect que je dois au président, s’il tire cette conclusion c’est qu’il n’a pas regardé les chiffres du premier tour. Depuis 2012, le PS a perdu 14 790 électeurs qui ne sont pas venus vers nous. Ce n’est pas une liste d’union qui les aurait fait venir», corrige David Cormand, responsable des élections au parti écologiste.

Rassemblement… au second tour

En revanche, David Cormand rejoint François Hollande quand celui-ci estime que les échecs de sa majorité traduisent l’impatience d’une partie de son électorat. Là encore, plusieurs lignes s’affrontent, y compris au sein même du gouvernement : «C’est pour ça que le PS et EELV ne sont pas les mêmes partis. Même au niveau local, il y a des approches différentes. C’est logique que nous les présentions à nos électeurs au premier tour», indique un dirigeant écologiste.

Quant à Jean-Vincent Placé, patron des sénateurs EELV, il ironise, assurant que tout le monde sera rassemblé… au second tour. Les états-majors ont entamé des discussions, mais ils laisseront le soin à leurs équipes locales de s’accorder sur un programme et peut-être ensuite sur des listes d’union pour les municipales. «Mais aux européennes, où il n’y a qu’un tour, l’offre écologiste est toujours aussi pertinente qu’en 2009», juge David Cormand. En clair, rien ne justifie des listes communes.

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